L’histoire de mon voile
Il était une fois une petite fille de 7 ans en classe de CM1. Pendant les vacances de Noël, elle alla voir sa mère pour lui demander si elle pouvait porter le voile. Celle-ci lui répondit affirmativement, sans aucune explication. La petite ne savait pas à quoi elle s’engageait. Elle trouvait cela beau, car oui le hijab rend beau de l’intérieur mais il est également très beau de l’extérieur, mais cela, elle ne le comprendra que bien plus tard. Sans aucune conviction profonde, elle porta son hijab. A la rentrée des classes, elle fut plutôt bien accueillie par ses camarades de classe et son professeur.
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La France, ce pays, mon pays
L’été 2004, nous avions décidé de passer nos vacances en France. Je ne suis plus jamais retourner sur ma terre d’origine, Madagascar. L’histoire de mon voile est incomplète. En effet, elle a pris tout son sens le 22 juin 2014, lorsque j’ai frôlé la terre française. Alors que j’intégrais la classe de seconde, j’étais choquée de voir une fille retiré son voile avec une telle simplicité. Qui aurait cru que je ferai pareil les trois prochaines années à venir. Mon coeur était en miette lorsque j’ai ôté ce bout de tissu de ma tête. Plus qu’un tissu, il s’agissait en réalité de mon identité, celle qui m’accompagne depuis plus de 20 ans déjà. Puis les problèmes auxquels je devais faire face dans mon quotidien ont commencé à surgir. Le regard fixe est la première chose que j’ai affrontée. On m’a d’abord dévisagée avant de m’attaquer verbalement. Je me suis sentie bien mal dans ma peau. La colère prenait place et je me renfermai sur moi-même. J’avais peur d’aller vers les autres, peur des habitants de pur souche, peur d’aller aux entretiens pour trouver un job et de me questionner sans cesse si je devais enlever mon voile ou pas. Quelque chose me manquait. Le contexte actuel faisait écho dans ma vie de tous les jours.
Puis un jour, j’ai pris conscience de ce que je portais sur ma tête grâce à mon travail dans l’humanitaire. J’ai connu des français sympathisants tandis que d’autres désagréables. A l’aube du terrorisme et d’une islamophobie grandissante, j’ai compris que ce pays allait plus souvent me rejeter que m’accepter. Au fait, il n’allait jamais m’accepter. Les femmes voilées sont jugées faibles ou incapables. J’ai donc décider de m’accrocher à ce pays puisque désormais il est mien. Je souhaite lui prouver ma force, mon potentiel.
Citoyenne du monde
En tant que citoyenne du monde, il est de mon devoir de lutter contre le terrorisme à mon échelle. Plus que les armes, c’est bien par la connaissance que je souhaiterai contrer ce fléau qui ravage le monde petit à petit. En effet, ce même fléau nourrit les préjugés et facilite encore moins la vie des musulmans à travers le monde. Nos droits sont si souvent bafoués qu’on ne peut se permettre de se taire et de rester sans élever la voix. J’ai alors décidé de ne plus me cacher comme je le faisais auparavant, de montrer mon visage, de sortir de mon cocon et de m’exprimer à ma façon. Mon arme ? La modest fashion. Bien plus qu’une mode, c’est le moyen de véhiculer une image positive des femmes musulmanes et de l’Islam avec. La beauté de la religion se définit par la beauté exprimée par ceux qui la suivent. Les adeptes l’expriment de deux manières : la beauté intérieure via l’expression d’un comportement dans la société, et la beauté extérieure exprimée par un style de vie. Et parce que « Dieu est beau et aime la beauté » (Sahih Muslim), c’est de cette manière que je voudrai attirer les gens vers l’islam, par la beauté.
J’ai donné un sens à ma vie
Aujourd’hui, mon hijab est ce que j’ai de plus précieux. Il donne un sens à ma vie. Il est même l’une des plus grandes bénédictions qui me soit arrivé jusqu’à présent. Il m’a accompagné tout au long de ma vie, il m’a forgé, il m’a construit. Mon voile, je veux en faire une force et si je décide de quitter la France un jour, ce ne serait que temporairement. Il y a beaucoup à faire dans ce pays et si je le quitte maintenant, ce pays ne sera jamais libre. Libre d’accepter que les femmes peuvent enfin porter ce qu’elles souhaitent. Ce pays dont je voudrais libérer le coeur.
Allah (swt) a donné libre cours à chaque femme de porter son hijab. Qui suis-je donc pour juger cette autre femme qui ne porte pas le hijab selon mes goûts ? La richesse de ce monde se caractérise dans la différence des êtres humains qui le compose. Pour ma part, j’ai décidé à ma manière de me rapprocher du Créateur. J’aime porter mon hijab en étant maquillée. Je me sens bien dans ma peau, dans ma tête, dans mon coeur, dans mon esprit, dans mon âme. Je me sens beaucoup plus épanouie et proche du Tout-Puissant. J’ai toujours pensé que le hijab limiterait mon potentiel dans ce pays qui ne me comprend pas. Et pourtant, il m’a libéré ! Grâce au voile, j’ai compris le potentiel que j’avais et j’ai réalisé la force qui véhiculait au fond de moi. Bref, le voile, c’est la liberté. Mais ça, ce n’est que mon avis, à coeur ouvert.
Voile // Modest Fashion
Chemise // H&M
Pull // New Look
Jean mom // New Look (la même chose ici)
Bottines // Asos
Manteau // New Look (l’équivalent ici)
Sac // Mademoiselle Chic (la même chose ici)
Lunettes // Etnia Barcelona via Optique Laplace
A très vite !
Xoxo,